En effet, les anciennes carrières d' extraction massive de sable de la dune que les besoins impératifs dus à la reconstruction d' après la deuxième guerre mondiale nécessitaient d' exploiter sur cette partie du littoral, constituent les seules dépressions humides en milieux calcaires qui abritent à l' heure actuelle certaines espèces d' orchidées hautement protégées (le Liparis et la Spiranthe d' été par exemple). Dans ce cas l' activité humaine industrielle, qui ne serait sans doute pas permise par le Code de l' Environnement d' aujourd'hui, a créé bien involontairement les dépressions humides artificielles colonisées aujourd'hui par ces plantes.

          Paradoxalement cependant, en dehors de l' enceinte militaire de Gâvres, dans la zone de servitude qui la prolonge jusqu' à Erdeven, ce sont les secteurs qui ont été les plus bouleversés par les activités humaines d' antan qui constituent aujourd'hui les sites les mieux adaptés aux espèces les plus menacées d' extinction dans d' autres contrées ; extinction consécutive à la disparition progressive des zones humides de ces régions.

            Mon propos n' est évidemment pas d' encourager de tels bouleversements qui provoquent une profonde désolation sur l' instant, mais on peut trouver ici quelques raisons de s' interroger sur les modalités d' application à des cas d' espèces comme celui là, des principes de sauvegarde permettant de concilier l' activité humaine avec la protection de l' environnement. Force est de constater que des actes dévastateurs comme l' extraction intensive de sable vont, au final, après abandon du site aux aléas de la nature, créer des conditions favorables à long terme, et se révéler bénéfiques un demi siècle plus tard pour quelques espèces rares.

Une reconversion de carrière involontairement réussie !!!

            Un tel constat est assez déroutant à admettre et de nature à alimenter les débats pour les longues soirées d' hiver sur le thème des activités dites raisonnées, … pour ne pas dire raisonnables. Ceci montre qu' il n' est pas d' une évidence flagrante de procurer des conditions de sauvegarde à des espèces ayant des besoins très singuliers, et que le temps est un paramètre influent dans l' affaire pour pouvoir panser et cicatriser des plaies aussi dévastatrices faites autrefois dans ce milieu. 
   De tels contre-exemples dans la façon de réaliser des sauvegardes sont sans doute des cas d' espèces qui représentent les exceptions aux règles générales admises pour la plupart des cas traités aujourdd'hui.

Un bon sujet de réflexion sur l' environnement et la reconversion des friches industrielles ?